Alors que la période de migration du Milan royal bat son plein, nous avons déploré pas moins de trois individus morts par électrocution sous des lignes moyenne tension du Grand Est entre le 1er et le 5 octobre 2025
Les deux premiers oiseaux ont été retrouvés à 200 mètres l’un de l’autre sur les hauteurs de Tranqueville-Graux, un village de l’ouest vosgien, et le troisième à Halling-lès-Boulay, en Moselle.
Avec plus de 40 000 kilomètres de réseau rien qu’en Lorraine, il reste particulièrement difficile d’identifier précisément les points noirs et les zones à risque sur les lignes moyenne tension. Cependant, la récurrence d’électrocutions sur certaines portions nous permet peu à peu d’établir un profil des zones les plus dangereuses. Nous remarquons que les zones à risque sont souvent des openfield, attractifs en termes de nourriture pour les rapaces, mais sans perchoirs disponible, autre que les pylônes.
Afin de mieux comprendre cette menace et d’en limiter les effets, nous avons rencontré un représentant d’Enedis directement sur le site de Tranqueville-Graux. Cet échange nous a permis d’analyser ensemble les points problématiques. En tant que naturalistes, nous avons apporté notre lecture du paysage afin de proposer des éléments d’explication sur les raisons pour lesquelles cette ligne est particulièrement mortifère à cet endroit précis en période de migration. De son côté, Enedis étudie plusieurs aménagements possibles pour rendre les pylônes moins attractifs pour les oiseaux. LOANA s’est aussi engagée à quantifier l’impact de ce tronçon de l’ouest vosgien en réalisant durant ce mois d’octobre un passage hebdomadaire sous la ligne en vue de relever d’éventuels autres cadavres.
Ce travail de terrain conjoint entre associations environnementales et fournisseur d’énergie est essentiel. Il a déjà permis de neutraliser plusieurs pylônes électriques sur des tronçons entiers de lignes moyenne tension, contribuant ainsi à réduire la surmortalité liée aux électrocutions.
La team Milvus de LOANA