LOrraine Association NAture
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Les calculs et les mesures de compensation sont pas bons, Kévin!
04 mars 2020
Cette fameuse phrase tirée d’une humoriste en vogue est toute à propos quant à une mesure compensatoire en phase d’être autorisée, vis-à-vis de l’implantation prochaine d’un parc photovoltaïque en forêt de Goussaincourt (55).
Pour réaliser ce parc photovoltaïque dont le développeur est « EuroCape New Energy France », la commune de Goussaincourt a accepté le défrichement de 7,62 ha de forêts communales. On peut déjà là, légitimement discuter du développement anarchique des projets photovoltaïques qui est en train de s’opérer sur tous les milieux naturels du territoire lorrain (pelouses sèches ou calcaires, anciennes carrières, forêts, tout y passe et les exemples sont malheureusement de plus en plus nombreux…). L’artificialisation des sols continue sa douce course folle… A croire qu’il n’y a plus assez de place sur les toits des centres commerciaux ?
Quoi qu’il en soit le promoteur EuroCape New Energy France était ici dans l’obligation de compenser surfaciquement le défrichement réalisé à surface égale.
Mais ce que l’on ne pense pas ou ne savons pas de la compensation forestière, c’est qu’il est possible via assentiment de l’état (ici la DDT 55) de compenser la perte de surface forestière par du reboisement…en forêt !
Et ce n’est pas tout, pour réaliser ce reboisement en plantations de cèdres, et autres sapins méditerranéens pour lutter (soi-disant) contre le réchauffement climatique, devinez ce que l’on fait ? Et bien, on déboise une nouvelle fois pardi, pour faire de belles bandes de 4 mètres de sol nu sur lesquelles les plants seront placés et espacés.
La nature (humaine) est bien faite quand même ! Il suffit que votre commune dispose d’une parcelle forestière considérée comme non productive et hop, on peut la valoriser par une replantation grâce notamment aux services et concours techniques de l’ONF. C’est ainsi que deux parcelles forestières avaient été ciblées sur les communes d’Epiez-sur-Meuse (55) et sur Champougny (55).
Si la parcelle forestière située sur la commune d’Epiez-sur-Meuse présente peu d’intérêts en termes de biodiversité (parcelle jeune et homogène composée de Prunus), il n’en était pas de même pour la parcelle forestière de 6 ha située sur la commune de Champougny. Ce boisement ayant évolué naturellement depuis plus de 50 ans, sans aucune intervention sylvicole accueille à raison quelques espèces patrimoniales (Pic noir, Lucane cerf-volant) et est d’ailleurs de surcroît classé en site Natura 2000 pour son intérêt environnemental !
Faisant feu de tout bois (sans mauvais jeux de mots) et de toute évaluation d’incidence vis-à-vis des futurs travaux de déboisement nécessaire à la replantation puisque même l’animateur du site Natura 2000 (le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine) n’était au courant de ce projet de reboisement, la commune de Champougny, l’ONF et la DDT 55 filaient bon train pour voir émerger ce projet.
Heureusement le cri d’alarme lancée par LOANA et l’oreille attentive et compréhensive du développeur Eurocape (qui reste malgré tout soucieux de compenser localement de manière plus vertueuse) auront eu raison de ce projet dévastateur pour la biodiversité. 2,6 ha seront donc compenser au titre du fond stratégique de la forêt et du bois pour remplacer ce projet.
Bilan des comptes :
7,62 ha de surfaces forestières perdues liées à l’implantation du parc photovoltaïque + 2,5 ha défrichés pour favoriser le reboisement sur Epiez-sur-Meuse. Je ne sais pas pour vous, mais pour nous le bilan et stockage carbone, il n’est pas forcément de zéro sur ce coup là…
A l’heure où on s’émeut de la vidéo d’un orang-outang défendant sa forêt contre des pelleteuses et que l’on s’inquiète du réchauffement climatique, on se rend compte que laisser évoluer et vivre 6 ha de forêts meusiennes avec toute la biodiversité qui la compose n’est même pas encore dans l’air du temps…
On oublie vite que la forêt est naturellement résiliente et que la sixième extinction est belle et bien en marche, pire elle a lieu sous nos yeux… Et tous le monde s’en fout !
La team « forêt » de LOANA
Pour réaliser ce parc photovoltaïque dont le développeur est « EuroCape New Energy France », la commune de Goussaincourt a accepté le défrichement de 7,62 ha de forêts communales. On peut déjà là, légitimement discuter du développement anarchique des projets photovoltaïques qui est en train de s’opérer sur tous les milieux naturels du territoire lorrain (pelouses sèches ou calcaires, anciennes carrières, forêts, tout y passe et les exemples sont malheureusement de plus en plus nombreux…). L’artificialisation des sols continue sa douce course folle… A croire qu’il n’y a plus assez de place sur les toits des centres commerciaux ?
Quoi qu’il en soit le promoteur EuroCape New Energy France était ici dans l’obligation de compenser surfaciquement le défrichement réalisé à surface égale.
Mais ce que l’on ne pense pas ou ne savons pas de la compensation forestière, c’est qu’il est possible via assentiment de l’état (ici la DDT 55) de compenser la perte de surface forestière par du reboisement…en forêt !
Et ce n’est pas tout, pour réaliser ce reboisement en plantations de cèdres, et autres sapins méditerranéens pour lutter (soi-disant) contre le réchauffement climatique, devinez ce que l’on fait ? Et bien, on déboise une nouvelle fois pardi, pour faire de belles bandes de 4 mètres de sol nu sur lesquelles les plants seront placés et espacés.
La nature (humaine) est bien faite quand même ! Il suffit que votre commune dispose d’une parcelle forestière considérée comme non productive et hop, on peut la valoriser par une replantation grâce notamment aux services et concours techniques de l’ONF. C’est ainsi que deux parcelles forestières avaient été ciblées sur les communes d’Epiez-sur-Meuse (55) et sur Champougny (55).
Si la parcelle forestière située sur la commune d’Epiez-sur-Meuse présente peu d’intérêts en termes de biodiversité (parcelle jeune et homogène composée de Prunus), il n’en était pas de même pour la parcelle forestière de 6 ha située sur la commune de Champougny. Ce boisement ayant évolué naturellement depuis plus de 50 ans, sans aucune intervention sylvicole accueille à raison quelques espèces patrimoniales (Pic noir, Lucane cerf-volant) et est d’ailleurs de surcroît classé en site Natura 2000 pour son intérêt environnemental !
Faisant feu de tout bois (sans mauvais jeux de mots) et de toute évaluation d’incidence vis-à-vis des futurs travaux de déboisement nécessaire à la replantation puisque même l’animateur du site Natura 2000 (le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine) n’était au courant de ce projet de reboisement, la commune de Champougny, l’ONF et la DDT 55 filaient bon train pour voir émerger ce projet.
Heureusement le cri d’alarme lancée par LOANA et l’oreille attentive et compréhensive du développeur Eurocape (qui reste malgré tout soucieux de compenser localement de manière plus vertueuse) auront eu raison de ce projet dévastateur pour la biodiversité. 2,6 ha seront donc compenser au titre du fond stratégique de la forêt et du bois pour remplacer ce projet.
Bilan des comptes :
7,62 ha de surfaces forestières perdues liées à l’implantation du parc photovoltaïque + 2,5 ha défrichés pour favoriser le reboisement sur Epiez-sur-Meuse. Je ne sais pas pour vous, mais pour nous le bilan et stockage carbone, il n’est pas forcément de zéro sur ce coup là…
A l’heure où on s’émeut de la vidéo d’un orang-outang défendant sa forêt contre des pelleteuses et que l’on s’inquiète du réchauffement climatique, on se rend compte que laisser évoluer et vivre 6 ha de forêts meusiennes avec toute la biodiversité qui la compose n’est même pas encore dans l’air du temps…
On oublie vite que la forêt est naturellement résiliente et que la sixième extinction est belle et bien en marche, pire elle a lieu sous nos yeux… Et tous le monde s’en fout !
La team « forêt » de LOANA