Une énergie peut être renouvelable, une espèce disparue ne l’est pas… (A.Willame)
Après 9 ans de mise en service, et le triste record de 5 cadavres de milans royaux retrouvés sous ses éoliennes depuis sa mise en fonctionnement , le parc éolien de Woelfling-lès-Sarreguemines vient (enfin !) de faire l’objet d’un arrêté préfectoral lui imposant des mesures correctives pour réduire la mortalité.
Cet arrêté, paru le 29 décembre 2020, impose l’arrêt des éoliennes de 2 heures après le lever du soleil jusqu’à son coucher, du 1er mars au 31 octobre, correspondant à l’intégrité de la période de reproduction ainsi qu’à une majeure partie du flux migratoire postnuptiale de l’espèce.
Les mesures de bridage proposées par la DREAL Grand Est et mise en application par le préfet s’accompagneront d’un suivi environnemental et d’une étude comportementale sur le Milan royal afin d’évaluer l’efficacité de ces mesures.
Ce parc éolien mortifère, situé en plein cœur de noyau de population de l’est mosellan, est qualifié comme tel depuis 2013 (date de découverte du premier cadavre de Milan royal). Il aura fallu 7 ans de mises-en-garde et d’alerte avant que des mesures concrètes ne soient enfin prises !
Pourtant, cette nouvelle a résonné en nous (structure coordinatrice du PRA Milan royal en Lorraine) comme une petite victoire car elle est le signe que les choses évoluent à une meilleure prise en compte de l’espèce dans le développement de l’activité éolienne.
Il faudra encore du temps (et sans doute quelques cadavres de plus) pour que les choses changent réellement et que l’enjeu vis-à-vis de l’espèce soit suffisamment considéré et pris en compte.
Affaire à suivre…
Marine Felten ,Oriane Vavon et Tom Rondeau pour la team « Milvus » de LOANA
Photo: R.Nidercorn