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Le projet de renforcement de Grand tétras dans le massif des Vosges a été validé par la préfète des Vosges et le PNR des Ballons des Vosges, malgré des avis défavorables et argumentés du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel du Grand Est (CSRPN) et du Conseil National du Patrimoine Naturel (CNPN).
 

C’est « au triple galop », digne de la horde sauvage, que les différentes institutions étatiques du Grand Est mènent un projet de renforcement, voire de quasi-réintroduction du Grand tétras (moins de 10 oiseaux hantent encore les forêts du massif vosgien) en faisant fi et au mépris des avis de plusieurs associations de défense du vivant (qui n’ont pour certaines même pas été consultées).
 

Rien n’est pourtant réuni pour que cette opération (qui peut paraître louable au premier abord) soit un succès :

- trop peu d’habitats forestiers favorables pour envisager le maintien ou la reconstitution d’une métapopulation de Grand tétras, malgré des efforts sylvicoles entrepris depuis plus de 30 ans…
 

- une fragmentation bien trop importante des habitats pour garantir des échanges d’oiseaux entre de futures sous-populations,
 

- un tourisme 4 saisons croissant qui s’accompagne d’une fréquentation « dantesque » même au sein des aires réglementées (ex : Réserves Naturelles),
 

- des dérèglements climatiques en cours, particulièrement important dans ce petit massif de moyenne montagne dont on ne peut que comprendre les effets délétères sur cette espèce boréo-alpine,
 

- des densités d’ongulés sauvages excessives ayant un impact fort sur les habitats forestiers (cervidés), voire susceptible d’engendrer de fortes prédations sur cet oiseau nichant au sol (sangliers),
 

- un choix des sites de relâchers dont la pertinence reste très très discutable, etc.
 

Pourtant l’état va prochainement engloutir des moyens financiers exorbitants pour relâcher une première salve d’oiseaux nordiques avec pas moins de 40 individus de Grand Tétras originaires de fenno-scandinavie, dont l’espérance de vie sera très brève.
 

Ces opérations de relâcher seront répétées pendant plusieurs années. Tout cela, pour pérenniser la belle image d’Épinal que représente le Grand tétras dans les Vosges …
 

Pour accroître les chances de réussite, un élevage d’oiseaux est également à l’étude par le Parc de Sainte-Croix.
 

Les oiseaux élevés ou sauvages seront alors relâchés avec une méthode nommée « born to be free » (volières construites et spécifiquement aménagées sur des sites de relâchers définis au préalable). Malgré cette méthode jugée prometteuse… on sait que 70 à 80% des oiseaux ne surviveront pas plus de 6 mois-1 an.
 

Ce n’est donc pas quelques dollards de plus qui seront allégrement dilapidés pour ce braquage environnemental, mais bien quelques millions …
 

Et tout ceci dans un contexte où :
 

- la biodiversité a urgemment besoin d’être prise en compte dans sa globalité,
 

- l’Etat peine à mettre en œuvre des mesures concrètes et efficaces de préservation du vivant,
 

- les ressources naturelles (voir l’exemple criant de la ressource en eau dans le massif) sont de plus en plus menacées par une augmentation croissante de la demande et ce dans un contexte de changements climatiques,
 

- un développement anarchique du tourisme, voulu et promu par le PNR des Ballons des Vosges impacte duablement les écosystèmes aux 4 saisons, de jour comme de nuit,
 

- l’Etat peine à mettre en œuvre les missions de police de l’environnement à la hauteur de ce qu’elles devraient être pour assurer la quiétude des derniers bastions liés à l’espèce,
 

Pour autant, ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas prévenus par la communauté scientifique et de nombreuses associations de défense du vivant… L’expression « Tout est possible tant que l’on ne sait pas que c’est impossible » sera un argument difficile à entendre…

Le duel est inégal et l’on entend déjà la petite musique d’une montre à gousset qui sonne le glas d’une vision de la conservation étriquée, un brin mégalo, perdue d’avance…

https://www.youtube.com/watch?v=7tiTzQoEWDw
 

Jouer avec le Vivant n’est pas la solution , il est grand temps que l’homme apprenne et comprenne qu’il faut s’attacher maintenant et sans attendre à souffler sur les braises du Vivant (comme le dit Baptiste Morizot) pour entretenir une flamme d’espoir envers la vie sauvage.
 

La Team « Tétras » de LOANA
 

NB : on aurait aussi pu acheter un Grand tétras gonflable faisant des petits coucous de l’aile à chaque voiture- touristes ou encore étapes du tour de France passant par le Hoeneck , ça aurait coûté moins cher et entretenu pour le coup l’image d’Epinal…
 

NB2 : Si les sapins et les épicéas dépérissent dans les Hautes-vosges, pensez à demander à chaque touriste de ramener un sapin-senteur à suspendre aux arbres morts pour entretenir l’image des bonbons « La Vosgienne ».
 

Pour plus d’infos, voir les avis du CSRPN et du CNPN en cliquant sur les liens suivants : (en prenant toujours soin d’autoriser les cookies et les pops-ups)
 

https://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/...