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Concilier sports de nature et biodiversité ? Les (bons et mauvais) exemples ne manquent pas. C’est ici la fable du Grand-duc et du grimpeur que nous en allons vous conter là.

A Saint-Mihiel, 6 roches fièrement se dressaient

Sur l’une d’entre elles, deux Loaniens étaient montés

Stupéfaits d'y trouver des pelotes et plumées

Ils se dirent qu’un Grand-duc avait dû y nicher.

Une année est passée et à l’hiver d’après,

Un autre Loanien près des roches écoutait

Quand un Grand-duc s’est gentiment mis à chanter

Montrant son envie de nicher sur les rochers.

Mais les dames de Meuse, comme elles se font appeler,

Par beaucoup de grimpeurs sont aussi convoitées

L’un veut y grimper et l’autre s’y accoupler

Sur les roches, personne ne devrait être lésé !

C’est après maintes réunions et pourparlers

Qu’un accord Loana-grimpeurs et collectivité fut enfin acté

A quelques voies, l’accès a été supprimé

Permettant au Hibou d’élever une couvée.

Grâce à un effort collectif consenti,

Nous avons ici une belle leçon de vie

Bien que parfois cela puisse nous paraitre dur

Il se faut s’entraider, c’est la loi de la nature.

Comme vous l’aurez compris à travers cette fable expérimentale, c’est à la fin de l’été dernier que nous avions pu découvrir de nombreux restes de repas de Grand-duc d’Europe au sommet d’une des roches de Saint-Mihiel.

Nous avons donc investigué les lieux en début de saison de reproduction 2023 à l’écoute d’un ou plusieurs individus chanteurs. Bingo ! Le 25 janvier, un mâle chante près des roches, montrant son intention d’y nicher. Ni une ni deux, nous avons contacté la mairie de Saint-Mihiel afin de restreindre l’accès aux voies d’escalade présentes sur le site.

En effet, notre ami a beau être le roi des rapaces nocturnes, il n’en est pas moins sensible au dérangement et tout contact visuel avec un hominidé aux mains talquées à quelques mètres de son nid aurait pu le faire déserter les lieux, induisant un échec de reproduction.

Après plusieurs échanges, négociations et réunions entre adjoints, fédération d’escalade, naturalistes et OFB, un arrêté municipal a finalement vu le jour, interdisant toute activité anthropique sur l’une des roches ainsi que sur quelques voies de la roche la plus proche, du 1er février au 31 juillet.

Après plusieurs mois d’attente, durant lesquels la famille Grand-duc a pu bénéficier d’une certaine quiétude, nous avons réalisé des sessions d’écoutes nocturnes pour savoir si la reproduction avait pu être menée à bien. Re-bingo ! Nous avons eu le plaisir de constater la présence de trois jeunes Grands-ducs au sommet des roches de Saint-Mihiel, réclamant inlassablement de la nourriture à leurs pauvres parents qui n’ont de cesse de chasser aux alentours pour satisfaire leur appétit vorace (c’est que ça mange bien à cet âge-là !).

En bref, on a ici un bon exemple de conciliation entre sports de nature et préservation de la biodiversité, qui montre que faire des efforts collectifs, et bien c’est possible et ça paie si chacun y met un peu du sien.

On n’ira pas jusqu’à faire la tournée des Grands-ducs pour fêter ça, mais presque !

La team « Bubo » de LOANA.