LOANA a demandé à ce que le CSRPN Grand Est s'auto-saisisse de la problématique du développement non contrôlé des méthaniseurs dans le Grand Est!
Les chiffres parlent d'eux même...
- 1er novembre 2021: 316 habitants ont été privés d’eau pendant 21 jours d'eau potable sur les communes de Rarécourt et Froidos en Meuse, L’eau du robinet n’était plus potable après avoir été polluée par la méthanisation. Le tribunal a condamné responsables et sociétés.
- En juillet 2023, un méthaniseur à Mignéville (54) a causé une pollution massive de 60 m³ de déchets organiques, affectant 28 km de cours d'eau et provoquant une mortalité piscicole importante.
- 17 février 2025, un million de litres de digestat dans la nature, l'usine de méthanisation Méthabaz, située au lieu-dit Le Cri, à Bourgogne-Fresne, dans la Marne. Les terres polluées se trouvent à proximité des sources de captage d'eau pour l'agglomération du Grand Reims.
- septembre 2025, un méthaniseur à Sommerécourt à provoqué la mort de milliers de poissons sur plus de 20 kms de cours d'eau (Le Mouzon).
Voici quelques cas significatifs de pollution par des unités de méthanisation en Grand Est , mais en vérité les plaintes, mises en demeure de conformité et passages devant les tribunaux sont bien plus conséquents!
Si rien est fait cela va continuer crescendo et le Grand Est est en passe de se retrouver dans le même cas de figure que la région Bretagne!
En théorie, tout est sous contrôle. En théorie, quand une installation comporte un risque important, la réglementation se durcit et les inspections se multiplient pour éviter tout dommage sur la santé humaine, animale, la faune, la flore. Mais en réalité, les méthaniseurs commencent à cumuler les dérogations.
Les inspections sont rares. Il est donc simple pour les exploitants de créer leur unité sans crainte de sanction, malgré les risques en termes de pollution des cours d’eau, d’intoxication, voire même d’explosion.
Les méthaniseurs ne sont quasiment pas contrôlés malgré des pollutions majeures et répétées.
Parmi les rares unités de méthanisation inspectées en 2020 en Bretagne, 85 % n’avaient pas installé les moyens nécessaires pour limiter les risques d’accidents et de pollutions. pourquoi la situation serait-elle différente dans le Grand Est?
Un méthaniseur sur trois s’agrandit en Bretagne dans les cinq années qui suivent sa construction, selon la stratégie du fait accompli. Cela n'est pas chiffré pour le Grand Est mais nous ne sommes pas non plus aveugles et constatons tous également que ce phénomène est d'actualité dans notre région.
Pire, on demande auojourd'hui des permis de construire initiaux avec une projection affichée de doublement comme lors de la dernière CDNPS de la Meuse où une unité de méthanisation à Richecourt a été accepté sur le SDAGE du Rupt de Madt (qui alimente pourtant Metz et où l'AERM elle-même avait vivement réagit par une note en 2021). D'ailleurs, on peut légitimement se demander comment le PNRL sur son territoire peut envoyer en amont de cette réunion un courrier de sensibilisation à destination de toute la CDNPS 55, pour finalement au moment du vote s'abstenir...
La fédération Flore 54 à laquelle LOANA est fédérée porte le débat au niveau des citoyens. Elle a alerté récemment sur la problématique du développement généralisé des méthaniseurs !
Rien qu'en Meurthe-et-Moselle, avec déjà 50 méthaniseurs (probablement plus de 100 à terme) rien que pour le département, Flore 54 annonce que la catastrophe est en vue !
Flore 54 demande un moratoire pour évaluer les conséquences sur l’environnement des dizaines de méthaniseurs déjà en fonctionnement : pollution des rivières, retournement de prairies, absence de contrôles sur les origines des approvisionnements, etc.
LOANA a alerté cette semaine le CSRPN Grand Est pour qu'il s'auto-saisisse au plus vite de la problématique afin de répondre aux questions environnementales avec la plus grande transparence sur les dangers et risques éventuels que sont:
- les risques d'explosion
- les effets des digestats,
- la pollution des eaux de surfaces et des sols,
- les effets cumulés des projets,
- les épandages multiples pour une même parcelle,
- une opération chiffrée de vérité sur l’affectation nouvelle de grandes surfaces agricoles (dont retournement de prairies, Maïsiculture, …)
Tout cela de façon à éclairer décideurs, élus, conseil régional, préfectures, services de la DDT et bien sûr les citoyens sur l’évolution de ce « modèle agricole » décadent et dangereux pour la santé humaine et pour les non-humains!